- Vous n'avez rien de mieux à faire que de nous écouter ? Je ne sais pas moi... personne à démembrer, à faire cramer, pas d'enfant à dévorer ?Il haussa les épaules.- Peux pas. Vous venez de nous interdire de toucher à quiconque hormis à l'armée du Mortefilis, répondit-il très sérieusement tandis que ses neuf autres congénères hochaient doucement la tête en chœur.Pourquoi moi ?

- Ça a l'air important pour toi.- Ça l'est.- Pourquoi ?C'était bien une question de démon. Pourquoi est-ce que j'ai pas le droit d'étriper les bébés alors qu'il y a un problème de surnatalité ? Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas faire dérailler ce train, il est toujours en retard de toute façon ? Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas m'amuser à déclencher une guerre alors que je m'ennuie et qu'il n'y a rien à la télé ?

- Comment tu te sens ?Déchirée, en miettes, stupide et morte de honte.- Mieux.- Viens, on va rentrer à la maison et appeler un toubib.J'imaginais déjà la scène : j'ai eu un gros choc émotionnel quand j'ai découvert que l'homme dont j'étais follement amoureuse n'était qu'un trou du cul... Vous croyez que c'est grave docteur ?

Non mais franchement, confier la sécurité d'un clan de vampire à une sorcière de guerre était comme ... je ne sais pas moi ... introduire un requin dans un banc de thons, un crotale dans un nid de souriceaux ou Berlusconi dans une école pour jeunes filles.

- Charmant garçon,commenta Gordon en soupirant.- Oui. Je compte prochainement déclencher un conflit mondial en lui arrachant le cœur et en le décapitant.- Un peu radical mais sûrement très amusant...- N'est-ce pas ?

_ Vous êtes complètement folle, folle et dangereuse ! lança Sullivan avec un regard de haine.- Je suppose qu'il faut un brin de folie pour buter froidement les gens, reconnus-je. Mais que veux tu que je te dise ? Je crois que c'est la faute de la société. J'ai eu une enfance difficile.

On a beau tenter de se convaincre qu'une voiture ne peut pas causer de dommages a un mort et qu'il est plus simple de l'écraser que de la déplacer, on a quand même du mal a appuyer sur l'accélérateur. Putain d'éducation.

Comme disait ma grand-mère : "Quand il y a du chaos quelque part, tu peux être sûre que les Français y sont pour quelque chose."Et elle savait de quoi elle parlait. Elle était française et c'était une guerrière des éléments. Tout comme moi.

— Faites entrer le voyou en costard-cravate, s'il vous plaît.— L'avocat ou le banquier, madame ? demanda-t-il avec un sourire narquois.Je haussai les yeux au ciel.— Le banquier.

- Bon, écoute, même si tu as raison, je ne veux pas prendre ce risque.- Le risque de quoi ? Le seul moyen de savoir si tu as ou non bouffé un cadavre, c'est d'analyser le contenu de ton estomac pendant ton autopsie...- Mon autopsie ?- Ben ouais.- Quelqu'un t'a déjà dit à quel point tu pouvais te montrer déplaisante, parfois ?- Pas en ces termes, mais il y a pas mal de gens qui me l'ont fait comprendre, oui...- Comment ?- Il ont essayer de me tuer...